Regard extraterrestre sur la Terre
Posté par etaliens le 17 mai 2016
Dans la constellation de la Balance, Gliese est une naine rouge située à 20,5 années-lumière de la Terre.
Depuis 2008, six exoplanètes ont été détectées dans son parage dont la plus prometteuse serait Gliese c.
Forte d’une masse plus de cinq fois supérieure à celle de la Terre, comptant avec une période orbitale de 13 jours terrestres, le ciel de Gliese c est dominé par son étoile omniprésente.
Selon les calculs réalisés, elle se trouverait dans une zone habitable.
Gavée d’oxygène et de plans d’eau, Gliese c hébergerait de la vie.
Cette piste a été jugée suffisamment pertinente pour suggérer l’envoi d’un signal radio depuis la Terre sous la forme d’une capsule temporelle.
Compte tenu de la distance, l’onde arrivera à destination au printemps 2029.
Au courant de cette initiative, les autorités de Gliese c se préparent à une « rencontre » avec les Terriens.
Plutôt que de se répandre en conjectures, d’imaginer le pire, mieux vaut donner la parole à l’un des leurs.
Nous ignorons tout de lui, tout d’eux.
Nous ne connaissons pas son nom, ni ses titres.
Loin des scenarii hollywoodiens, du goût à l’épouvantail, notre interlocuteur est raisonnable, se gouvernant selon la raison.
« Comment rendre ce moment heureux ? » se demande-t-il.
Ci-après la minute de son interview :
Quand avez vous appris l’existence de la Terre ?
Cela fait un siècle que nous avons repéré dans la banlieue de la voie lactée un voile étrange, une brume à l’horizon.
Dans le prolongement d’une modeste étoile, un joyau bleuté flotte sous des traînées blanchâtres.
Nous avons discrètement posé notre regard dessus.
Bientôt nous admirions ses paysages, la variété des espèces, un flot de vie incomparable.
Cette planète s’annonce généreuse.
Longtemps, nous avons tenu cette information au secret.
Nous jugions que notre population n’était pas assez mûre pour accepter la diversité du cosmos. Beaucoup étaient alors par trop tenus par de prosaïques contingences pour accueillir sobrement la nouvelle. Deux générations ont été ainsi tenues dans l’ignorance.
Lorsque la nouvelle a enfin été éventée, nos peuples ont été sérieusement bousculés.
La connaissance d’une vie ailleurs a considérablement perturbé le cours de notre histoire.
Un choc dont nous ne sommes toujours pas remis.
Est-il seulement possible de se maintenir dans ses certitudes alors que celles ci sont ignorées chez cet autre méconnu ?
Depuis mille questions fusent dans nos esprits dont la plupart demeurent sans réponse.
Le temps passant, nous avons dépêché sur place des vaisseaux afin de prendre des relevés.
Ils s’aventurent de manière invisible, échappant aux satellites et aux radars.
Ils guettent la Terre avec retenue.
Grâce à nos instruments de visualisation, nous savons tout ce qui se passe sur Terre, depuis le moindre murmure jusqu’aux grands coups d’éclat.
Chaque jour, nous offrons à nos peuples des images en continu sur la vie des Terriens, le bien comme le mal, des scènes d’intimité comme des moments de rassemblement. Parfois du bruit, des colères, des scènes de désolation.
Nos peuples suivent avec passion cette pièce de théâtre qui n’en finit pas.
Chaque soir, chacun s’accommode devant des écrans géants. L’heure est à l’observation de la Terre. Chacun, au gré de sa sensibilité, s’immerge dans ces vies lointaines, d’emblée inimaginables. Beaucoup s’en amusent, commentent, débattent. Certains miment les Terriens, leurs gestes, leurs manières, ce qu’ils nomment « la folie par delà le monde ».
D’autres sont inquiets. La vie sur Terre semble saumâtre. Pourquoi tant de lumières chancelantes ? Pourquoi ces rondes infernales, le sang coulant à flot ?
Chaque jour, nos peuples se fondent dans le temps terrestre et récoltent d’étranges ondes.
Tout cela est heureux mais rien ne remplacera l’essentiel, la rencontre physique de deux Mondes.
Depuis quand songez vous à une rencontre ?
Longtemps, nous en refusions le principe en raison du manque d’union sur notre planète.
Naguère régnait la discorde sur nos territoires.
D’incessantes rivalités, les risques de guerre afférents, rendaient vaine toute approche sereine de la conquête spatiale. Chacun plaidait pour sa cause sans que jamais l’on s’entende sur une ligne commune. Chacun mettait en avant ses intérêts sans que jamais prévale l’intérêt de la planète.
Le temps passant, grâce à l’essor des technologies et la diffusion et le partage d’idées communes, la souveraineté des Etats s’est inexorablement effritée. Quand nos peuples ont compris que l’on pouvait être l’autre et autant soi même, la situation s’est clarifiée.
L’immense majorité de nos populations ont conclu qu’il fallait avancer ensemble, solidairement d’un même pas.
Malgré cela, bien que nos connaissances sur la Terre ne cessaient de s’améliorer, nous restions incertains sur la date d’entrée en contact avec celle ci.
Le temps passant, s’imposait une évidence.
Nous avons admis que tôt ou tard, nous pourrions être surpris par les Terriens même si cet événement pourrait se produire à une échéance lointaine.
Mieux vaut devancer l’appel.
Nous avons pris le parti d’avancer à pas comptés.
Rejetant toute forme d’urgence, nous considérons que nous avons du temps avant que la Terre s’informe de notre existence.
A ce jour, nous ne savons pas quand interviendra ce moment alors que nous pourrions le fixer immédiatement si nous le voulions.
Dans dix ans ou dans trente ans ?
Selon que la situation le permet, un jour, nous marquerons de notre empreinte la Terre.
Nous souhaitons plus que tout cette rencontre mais cette perspective nous paralyse autant.
Il nous a fallu nous habituer à l’étrange idée que nous devions partager l’univers avec d’autres êtres. Nous n’assumons toujours pas le fait que nous ne sommes pas seuls dans l’espace. Si à cette difficulté s’ajoute une rencontre mal préparée, mal organisée, aux objectifs mal délimités, nous pourrions craindre le pire.
Comme nous souhaitons une rencontre heureuse, nous ne sommes pas d’avis de nous précipiter.

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Comment s’y prendre ?
Depuis le début, nous ne voulons pas nous laisser entrainer par un sentiment de puissance.
C’eut été aisé d’en jouer mais à terme, les choses se seraient retournées contre nous. Dominer d’entrée de jeu à l’appui de moyens technologiques disproportionnés, sans coup férir, c’est admettre l’idée que l’égalité entre les planètes n’existe pas. Or l’évolution de chacune est le fruit de données physiques connues. Si la planète Terre est encore tenue par des forces d’arriération, c’est simplement parce qu’elle est apparue longtemps après la notre dans le temps cosmique. Plus tôt s’est formée notre planète. Plus tôt nous avons été capable de maitriser certains dérèglements.
Nous devons notre avancée technologique à notre antériorité.
Dès lors, d’aucune manière, nous ne saurions prétendre à une supposée supériorité.
Le réchauffement climatique et les conflits émaillant la Terre ne suggèrent-ils pas une intervention plus rapide ?
Depuis le début, nous avons décidé de ne pas bousculer la Terre.
Nous avons convenu de laisser la Terre suivre son cours aussi longtemps que nous ne sommes pas prêts.
Chez nous, certains s’interrogent.
Notre connaissance des lieux et dates des prochaines catastrophes géologiques ou climatiques sur Terre ne devrait-il pas nous inciter à agir dès maintenant ?
Ces derniers font valoir que notre intervention serait utile pour calmer les effets du réchauffement climatique sur la Terre ou pour couper court à des gestes malheureux.
Pour certains, nous manquons à notre sens des responsabilités.
Comme tout ce qui se passe sur Terre est connu de nos peuples, s’en mêle de l’émotion, de la colère.
Un effrayant tremblement de terre s’annonce et nous restons les bras croisés. Une tête nucléaire froisse le ciel et nous demeurons muets. Des hommes déversent leur haine et nous n’arrêtons l’éclat. De partout, des voix s’élèvent pour nous demander d’agir. Cette demande mérite d’être entendue.
Cependant, nous pensons que notre rôle n’est pas d’interférer pour le moment dans le cours naturel des événements géologiques de la Terre. De surcroît, même si ces derniers fussent dramatiques, ils le sont moins que la perspective de la dégénérescence de la Terre.
Dans le sillage de notre rencontre, nous comptons la protéger de ce risque.
Plutôt que d’éteindre des braises de ci de là, nous envisageons un apport bien plus spectaculaire.
Quelles sont les principales étapes pour rendre possible cette rencontre ?
Nous avons fixé des étapes.
Notre premier objectif est atteint, cartographier la Terre par le menu.
Nous la connaissons jusque dans ses moindres courbures.
Nous avons identifié les richesses de son sol, celles dont les terriens s’abreuvent mais aussi celles dont ils n’ont pas idée. Par exemple, la cartographie des matières premières établie par les hommes est distincte de la nôtre. En cela, nous devançons les Terriens sur leur propre terrain. Ces derniers s’aveuglent pour des minerais qui n’ont plus cours depuis longtemps sur notre planète et qui leur posent, de surcroît, de nombreux tracas.
Nous domptons divers alliages chimiques qui rendent la vie de nos populations plus simples. Nous composons mieux avec la nature.
Nous les devançons encore dans la connaissance des risques. Par exemple, nous mesurons avec précision le mouvement des plaques tectoniques. Nous savons où surviendront les prochains lieux de rupture donc les tremblements de Terre.
Notre connaissance s’élargit aux typhons, aux ouragans, aux tornades et d’une manière générale à toutes les catastrophes naturelles qui lézardent la Terre, brisent des vies.
Nous maitrisons le déroulé de ces événements, en amont comme en aval.
Plus encore, nous mesurons les déficits comportementaux, les agissements sommaires.
Nous savons les dérouter de leur cible. Nous pouvons éteindre les feux.
Le moment venu, nos savoirs seront portés à la connaissance des Terriens.
Ils aideront à abolir ces peurs qui les gangrènent par trop.
Notre deuxième objectif consistait à récupérer toutes informations utiles provenant de la Terre.
En cela, nous avons été immensément aidés par la vitrine d’Internet.
Les Terriens nous offrent sur un plateau doré toutes leurs connaissances depuis des modes de fonctionnement complexes jusqu’aux secrets les plus intimes.
La Terre se livre sans protection aucune. A notre sens, cette ouverture est insensée. Comment ne pas se protéger contre des intrus si d’aventure ces derniers seraient malveillants ?
Nous disposons également d’un réseau de caméra qui parcourt tous les lieux de la Terre, villes et campagnes. Disposés aux meilleurs endroits, nous recueillons jour après jour des images en continu.
Au départ, nous en avons limité l’accès à nos peuples.
Nous voulions maitriser ce flot incessant d’informations dont certaines sont terrifiantes.
Dans les entrelacs des réseaux, nous auscultons tout. Par delà les obstacles, nous nous immisçons parmi les interstices. Rien ne nous échappe !
Cependant nous sommes invisibles. Nous nous cachons derrière d’introuvables grilles et selon des dimensions que les Terriens ignorent.
Nous avons longtemps attendu avant de diffuser massivement ces images.
Long fut le temps de la préparation. Puis un signal. Aujourd’hui, chacun s’en gave à sa convenance.
Nos populations admirent les paysages de la Terre. L’on s’amuse de lumières changeantes, selon les saisons, selon le moment de la journée. L’on s’étonne de ces arbres qui montent haut vers le ciel, de fleurs aux couleurs chaleureuses. L’on ne lasse pas de poser un regard curieux sur des espèces étranges. La girafe comme le varan de Komodo nous émerveillent.
Beaucoup auscultent les villes de la Terre, là où les hommes vivent les plus nombreux. Ils s’étonnent de l’archaïsme des habitations, des infrastructures. Ils s’interrogent sur la pauvreté, la violence qui minent des quartiers. Beaucoup se demandent comment les Terriens peuvent ainsi vivre.
Cependant, de toutes les observations, celle qui est de loin la plus populaire, c’est l’immersion de nos familles dans la vie des familles terriennes.
Chacune de nos familles a sa famille terrienne.
Certes cela confine à du voyeurisme mais il s’agit de comprendre par le menu comment vivent les Terriens, jour après jour. Chaque scène est disséquée. Chaque moue perçue comme un message.
Cette connaissance sera très utile lorsque nous serons un jour assis à la table des Terriens.
Nous en avons conscience. La main mise sur le web nous offre un merveilleux outil pour une conquête facile et instantanée de la Terre.
D’un coup, d’un seul, nous pourrions paralyser l’instrument, le mettre sous notre coupe, le chahuter et par là entamer la confiance des Terriens.
Nous n’agirons pas ainsi car ce serait jouer de notre puissance, ce que nous refusons.
Le troisième objectif est beaucoup complexe.
Bientôt nous allons agir sur des Terriens, une poignée tout au plus.
Qui sont-ils ? Aussi divers que l’on puisse être !
Nous pourrions retenir les plus intelligents, du moins, ceux ainsi considérés selon les standards de la Terre.
Nous pourrions choisir les meilleures pointures scientifiques, cent personnes triées sur le volet sur la base de leurs compétences.
D’instinct, nous nous méfions d’être à la merci d’un cercle supposé avisé. Nous doutons de l’efficacité de la reconnaissance des pairs.
Nous préférons plutôt piocher à tout va, sans à priori.
Nous faisons confiance à l’homme de la rue, pas tous, seulement ceux disposant d’un acquit particulier.
A un moment de leur existence, ces derniers ont croisé notre Monde. Depuis ils poursuivent leur route tout à ce souvenir.
Comment est-ce possible ?
Au fil de leur vie, ces derniers ont élaboré de toutes pièces un monde parallèle dont ils détiennent seuls le secret.
Jugé unique, leur univers est apparemment le produit de leur créativité, de leur folie. Construit généralement autour de contrées et de civilisations, ce monde parallèle leur offre une autre vie où ils s’aventurent librement, à leur rythme.
Le dessein d’un monde imaginaire, c’est la liberté supposée que s’octroie son créateur lequel légifère et ordonne à sa seule convenance. Dans cet univers parallèle, tout est possible de telle sorte que son imagination est constamment stimulée. Souvent, il se glisse dans les personnages qu’il a lui même créés. Comme bon lui semble, il se compose des rôles. Sous d’innombrables habits, il parcourt les siècles au pas de course.
Quotidiennement sollicité, il est ici et ailleurs.
D’un point de vue de Terrien, cette double vie relève d’un désordre psychologique.
Beaucoup chargent l’infortuné. Peut être est-il sujet à des troubles graves ? Peut-être refuse-t-il une réalité insurmontable, souvent une vie jugée sans allant ? Peut-être fuit-il au large, faute de courage ? Peut-être court-il à sa mort ?
Inévitablement, sa capacité à conduire une vie normale sur Terre est altérée.
Cependant le monde dont il se croit le seul inspirateur vient en fait d’un glissement dimensionnel.
Plus son univers occupe son esprit, plus il se laisse emporter à son insu par un vent céleste. A force d’imaginer un autre univers, Il frôle d’autres rivages. Il s’approche d’un monde qui existe bel et bien. Ses apparentes élucubrations renvoient à une réalité, la nôtre. Sans le savoir, notre homme détient d’un pan de notre histoire, de notre actualité.
Sa connaissance se matérialise autour de faits précis, l’état géologique de notre planète, une vision de ses configurations géographiques, plus encore, une idée de son organisation, de ses peuples.
Toujours est-il qu’il se maintient dans une idée vague de ce que nous sommes réellement.
Il lui est impossible de répondre à des questions essentielles : d’où nous venons ? Quelles molécules nous composent ? Quelle est notre allure physique ? Comment nous nous reproduisons ?
Son ignorance est vertigineuse. Aussi lorsqu’il se raisonne, il suppose une anomalie. Pourtant, il est dans le juste, il effleure notre monde.
Les Terriens que nous avons retenus ne sont pas de supposés élus.
Aucune grâce ne leur vient d’un Dieu quelconque. Aucune qualité ne les distingue du commun des mortels.
Ce sont de simples Terriens à l’imagination féconde.
C’est leur force créatrice qui a permis ce contact et rien d’autre.
Sont-ils liés entre eux ?
Nullement. Aucun ne connaît l’existence des autres.
Nous n’avons pas le souhait de les rassembler autour d’un groupe, d’une caste. Ils se déstabiliseraient eux mêmes en imaginant qu’ils pourraient agir solidairement. Chacun dispose d’une part de connaissance de notre monde, un fragment seulement, parfois infime.
Fort de cela, ils agiront le moment venu, chacun séparément selon son inspiration.
Nantis de forces exceptionnelles, ils surmonteront les obstacles sans peine, allant au devant de tout, au devant des autres.
Leur famille, leur proche sont-ils au courant ?
Rarement font-ils état de ce trouble à leurs proches.
Quand ils s’y prêtent, suivent des quolibets, des rires.
Ils sont moqués. L’épithète de fou leur colle souvent à la peau. Pour beaucoup, ces sont des originaux plutôt désaxés. Pourtant l’axe sur lequel ils se tiennent est bien moins confiné que l’axe de rotation de la Terre.
Dès lors, ils tiennent leur secret en vase clos, dans leur tête. Jamais honteusement.
Avec le temps, ils s’accommodent de cette anomalie, en jouent.
Comment comptez vous les utiliser ?
Notre objectif est de nous appuyer sur ces derniers pour rendre possible le moment de la rencontre.
Grâce aux technologies dont nous disposons, nous allons leur transmettre certaines facilités de telle manière qu’ils puissent préparer, chacun dans son coin, notre venue. Ainsi, ils seront libérés des difficultés ordinaires qui encombrent les hommes. Nous souhaitons qu’ils aient l’esprit entièrement disponible.
Ce que nous attendons d’eux, c’est qu’ils influencent les Terriens de telle manière que la rencontre soit heureuse.
Nullement ont-ils pour mission de brusquer les choses.
Tout doit se faire dans une irréprochable douceur, lentement.
Leur rôle consiste à distiller dans l’esprit des Terriens certaines idées, de favoriser des comportements.
Leur mission : faire comprendre aux Terriens qu’ils ne sont pas les uniques êtres doués de raison dans le cosmos. Leur faire admettre autant qu’ils devront composer le moment venu avec d’autres partageant peu de leur rationalité. Leur faire reconnaitre que l’Histoire singulière de la Terre est anecdotique.
L’objectif est de les libérer de leur carapace de Terrien, de les redéployer dans l’univers.
En appui à leur actions, des voiles magnétiques agiront en sous main. Sous la forme d’ondes bienveillantes, les hommes en seront atteints sans pour autant s’en rendre compte. Du coup, ils seront plus lisses, prompts à accueillir l’autre.
Mais attention, il n’entre pas dans nos intentions de les soumettre, seulement de favoriser dans leur cerveau une attitude favorable, de les régaler avec un optimisme prometteur.
Comme la psychologie humaine est complexe, tout cela prendra du temps.
La Terre se prépare-t-elle aussi ?
Selon ce que nous savons, aujourd’hui sur Terre, l’hypothèse extraterrestre est livrée aux seules mains d’une poignée d’astronomes, d’ufologues par trop passionnés et d’illuminés pris au piège de leurs élucubrations.
Tous rassemblés, ces derniers n’ont aucune influence sur le cours des choses.
Leurs voix ne comptent pas sur Terre.
Délibérément, les hommes d’Etat s’en tiennent à distance. La plupart les ignorent.
Le fait de considérer l’hypothèse extraterrestre comme sulfureuse ou subalterne, donc sans objet immédiat signale l’absence totale de préparation de la Terre, un cruel manque de lucidité.
Dans l’histoire de la Terre, ce positionnement s’est souvent traduit par une aggravation de la situation. Ainsi la Grèce antique est morte de son aveuglement. A force de s’enliser dans de merveilleuses rhétoriques, ses dirigeants perdirent de vue que de puissants empires se formaient sur les marches de leurs Royaumes. S’étouffant dans la résolution de problèmes secondaires, leur perspicacité s’est endormie face à des menaces autrement ingérables.
La venue d’extraterrestres serait tout autant insurmontable.
La connaissance de l’histoire devrait leur suggérer plus de modestie.
Voilà donc la première mission de nos relais sur Terre, faire de l’hypothèse extraterrestre un enjeu essentiel.
Seulement voilà, ils n’ont pas la tâche facile.
Pour nous, la Terre est un socle commun, uni et indivisible.
Pour les Terriens, la Terre est à la merci de 193 pays souverains où les inégalités se disputent aux égoïsmes, aux intérêts contradictoires. De surcroît, les troubles, les conflits, les emballements religieux et les guerres qui émaillent toujours la vie sur cette planète favorisent une sorte d’impossibilité d’agir.
Pourtant, tous ces drames s’apparentent à des feux de broussaille comparés au bouleversement qu’entrainera la venue d’extraterrestres.
Comme nous l’avons entrepris sur notre planète, il faut se rassembler, tendre vers la dissolution des particularismes.
C’est l’objectif que doit accomplir la Terre avant que sonne l’heure de la rencontre.
C’est à elle de prendre en charge sa pacification. Mais le temps n’attendant pas, il faut qu’elle s’y exerce avec urgence. C’est pourquoi nos mains terrestres agiront.
Le terrain déblayé, nous viendrons alors avec l’idée que l’aventure dans le cosmos soit mieux partagée.
Du beau temps, je vous l’annonce comme vous ne l’avez jamais connu.
Les récits de jùn mǎ 俊 马 故事
Propos recueillis par François de la Chevalerie
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